Une cardiomyopathie (CMP) est une affection du myocarde dans laquelle le muscle cardiaque présente des anomalies structurelles et fonctionnelles qui ne peuvent être expliquées par une maladie coronarienne sous-jacente, une hypertension artérielle, une maladie valvulaire ou une cardiopathie congénitale. Cependant, les patients atteints d'une CMP peuvent également souffrir d'une maladie coronarienne, d'une hypertension artérielle, d'une valvulopathie ou d'une cardiopathie congénitale.
Une cardiomyopathie peut survenir dans les familles en raison de défauts génétiques ou peut être acquise. Selon les anomalies cardiaques structurelles, il existe différents tableaux cliniques ou phénotypes. Un même phénotype peut parfois provenir de causes différentes.
Pour parvenir au diagnostic, tous les patients présentant une cardiomyopathie suspectée ou confirmée doivent subir un examen cardiaque complet comprenant une évaluation clinique, une analyse de l'arbre généalogique, un ECG, une surveillance du rythme, des tests de laboratoire et une imagerie multimodale (échocardiographie, IRM cardiaque, etc.).
Voir : Évaluation diagnostique.
Une fois le diagnostic posé, une approche diagnostique et spécifique au patient devra être proposée. Une discussion détaillée de tous ces aspects dépasse le cadre de ce site Web. Le cardiologue traitant en informera de manière adéquate le patient, sa famille et les autres médecins traitants.
Nous fournissons également des points d’attention spécifiques et cliniquement pertinents concernant les cardiomyopathies les plus courantes :
des cardiomyopathies génétiquement déterminées ont un mode de transmission autosomique dominant avec une pénétrance variable. Cela signifie que:
Recherche génétique est parfois indiquée si une cardiomyopathie familiale est suspectée. Cependant, un test génétique négatif n’exclut pas une cause génétique de la cardiomyopathie. Un bon suivi cardiologique des membres de la famille reste indiqué. Si une mutation pathologique est détectée, des tests génétiques peuvent être effectués au sein de la famille pour démontrer ou exclure le statut de porteur de cette mutation. Cela a alors un impact important sur la nécessité d’un bon suivi cardiologique et d’une éventuelle transmission de la mutation aux enfants.
Avant le test génétique, il est préférable d'orienter le patient vers une consultation de cardiogénétique afin qu'un conseil approprié puisse avoir lieu à l'avance.
Indications pour la recherche génétique :
Sur la base des caractéristiques morphologiques et fonctionnelles du myocarde, 5 phénotypes de cardiomyopathies sont décrits :
Un muscle cardiaque épaissi et hypertrophique (épaisseur > 12 mm) provoque un raidissement du myocarde, conduisant généralement à une insuffisance cardiaque avec FEVG préservée (HFpEF).
Les principales causes sont :
Normotrophique non épaissi avec un VG dilaté (diamètre télédiastolique > 50 mm) provoque une contraction réduite du myocarde, conduisant généralement à une insuffisance cardiaque avec une FEVG légèrement réduite ou réduite (HFmrEF ou HFrEF).
Normotrophique non épaissi avec une hypokinésie régionale ou diffuse du VG, mais sans dilatation du VG, avec un risque accru d'arythmies ventriculaires et généralement une image d'insuffisance cardiaque avec une FEVG légèrement réduite ou réduite (HFmrEF ou HFrEF).
Dilatation et/ou dysfonctionnement du ventricule droit (VD) avec risque accru d'arythmies ventriculaires et/ou d'insuffisance cardiaque droite. Parfois, il peut y avoir une atteinte biventriculaire accompagnée d'un dysfonctionnement du VG.
Un muscle cardiaque non épaissi, normotrophique et non dilaté avec une contractilité systolique normale et une image d'insuffisance cardiaque avec FEVG préservée (HFpEF). Classiquement, cela est dû à un endocarde raidi.
L'amyloïdose cardiaque est une cardiomyopathie infiltrante caractérisée par le dépôt extracellulaire de protéines mal repliées dans le myocarde. Ces protéines se collent pour former des fibrilles amyloïdes insolubles . Cela provoque un épaississement et un raidissement du myocarde avec une image de cardiomyopathie hypertrophique diffuse et concentrique.
L'amylose cardiaque est devenue plus fréquemment diagnostiquée ces dernières années et constitue une cause de plus en plus importante d'insuffisance cardiaque avec FEVG préservée (HFpEF). Il est très important que le diagnostic soit posé le plus tôt possible pour permettre un traitement rapide de la cause et ralentir la progression de la maladie. Parfois, une image suspecte d' amylose cardiaque est vue accidentellement sur une scintigraphie osseuse réalisée pour une autre indication . Ces patients doivent ensuite être référés rapidement pour un diagnostic et un traitement plus approfondis.
L’amylose peut être causée par différents types de protéines avec différents processus pathologiques sous-jacents à l’origine de ces protéines.
Les 2 formes les plus fréquentes et cliniquement les plus importantes sont :
Entre autres:
Pour plus d'informations : https://www.tvcjdc.be/nl/article/13305027/
Il existe généralement une hypertrophie asymétrique du VG, plus prononcée dans certains segments du myocarde, généralement le septum.
Parfois, il y a une obstruction LVOT ( sortie LV tractus ) due à une hypertrophie de la cloison basale et/ou systolique antérieur mouvement (SAM) du feuillet de la valve mitrale antérieure . On parle alors de cardiomyopathie hypertrophique obstructive. Cette obstruction LVOT peut déjà être présente au repos, mais parfois seulement à l'exercice.
Il existe différents types d’hypertrophie VG :