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Stabilisateurs TTR

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Mécanisme d'action

Dans l'amylose cardiaque ATTR, des dépôts amyloïdes se forment dans le myocarde en raison des monomères de la protéine transthyrétine (TTR) (= pré-albumine). La protéine TTR est normalement un tétramère (quatre protéines plus petites forment une grande protéine stable). Dans cette maladie, ces tétramères se décomposent en quatre petites protéines (monomères) qui précipitent sous forme de fibrilles amyloïdes.

En savoir plus : Cardiomyopathies spécifiques – amylose cardiaque.

Ces médicaments stabilisent ces protéines TTR instables afin qu’elles ne se décomposent plus en monomères et soient alors beaucoup moins susceptibles de précipiter dans le myocarde sous forme de dépôts amyloïdes. L'amylose existante ne disparaîtra donc pas ou seulement de manière minime avec ce traitement. Il est donc très important que cette thérapie soit commencée à un stade précoce de la maladie.

Médicaments:

  • Tafamidis (Vyndaqel) : stabilisation sélective partielle des protéines TTR.
  • Acoramidis (Beyonttra) : stabilisation sélective plus puissante et presque complète des protéines TTR.

Effets bénéfiques attendus

Ralentir la progression de la maladie en empêchant le dépôt supplémentaire de monomères TTR dans le myocarde.

Effets prouvés

Essais :

  • Tafamidis (Vyndaqel) : essai ATTR-ACT (NEJM, 2018), ATTR-ACT LTE (Circulation Heart Failure, 2022).
  • Acoramidis (Beyonttra) : essai ATTRibute-CM (NEJM, 2024).

Des effets bénéfiques similaires ont été démontrés avec les deux produits dans les études, en particulier chez les patients NYHA I-II :

  • Une stabilisation et un ralentissement du déclin de la capacité d’exercice et de la qualité de vie.
  • Une élévation moindre du NT-proBNP.
  • Une réduction des admissions hospitalières pour insuffisance cardiaque après plusieurs mois de traitement.
  • On observe également une réduction de la mortalité chez des patients traités pendant plus de 1.5 ans

Ces effets se maintiennent et augmentent après presque 5 ans de traitement par tafamidis ( ATTR-ACT LTE).

Ces effets n’étaient pas présents chez les patients atteints d’une maladie plus avancée et déjà classés dans la classe III de la NYHA.

Il n’existe pas encore d’études disponibles avec une comparaison directe entre le tafamidis et l’acoramidis.

Indications

Traitement des formes sauvages et héréditaires de l'amylose cardiaque ATTR à un stade précoce de la maladie, classe NYHA I ou II.

Utilisation pratique

Produits disponibles :

  • Tafamidis (Vyndaqel), oral, 61 mg par jour.
  • Acoramidis (Beyonttra), per os, 356 mg 2x 2 comprimés par jour. Pas encore disponible en Belgique en mai 2025. Ceci est prévu pour fin 2025.

Remboursement du tafamidis (Vyndaqel), en Belgique depuis 10-2021 :

  • A demander par un cardiologue.
  • Conditions:
    • Peu de symptômes de dyspnée, classe NYHA I ou II.
    • Scintigraphie osseuse anormale (score de Perugini 2 ou 3).
    • Aucune preuve d'une gammapathie sous-jacente et donc d'une amylose AL (après analyses de sang et d'urine).
    • Recherche génétique du gène TTR.
  • Les médicaments sont délivrables exclusivement à la pharmacie des hopitaux B2 et B3.

Aucun ajustement posologique n’est nécessaire chez les personnes âgées ou présentant une insuffisance rénale.

Effets secondaires spécifiques possibles

Peu ou pas du tout.

Parfois, léger inconfort gastro-intestinal (flatulences, diarrhée).

Acoramidis : goutte.

Points d'attention

Le traitement doit être commencé au stade le plus précoce possible de la maladie. Les patients qui sont déjà en classe III de la NYHA au départ ne sont plus éligibles au remboursement. En cas de signes d'insuffisance cardiaque progressive (évolution vers une classe NYHA III ou IV permanente), le traitement doit être arrêté et le remboursement sera annulé.

C'est un traitement très coûteux. Son utilisation rationnelle est nécessaire. Puisqu'il s'agit principalement d'un traitement à long terme avec seulement des bénéfices pronostiques après une période de traitement de plus d'un an et demi, cette thérapie ne doit être administrée qu'aux patients présentant :

  • Un état fonctionnel et cognitif encore suffisamment bon.
  • Sans autres comorbidités importantes altérant l’espérance de vie à court et moyen terme.
  • Un âge trop avancé. Il s'agit toutefois d'un critère relatif, dans lequel il faut tenir compte de l'état général et fonctionnel du patient (âge biologique).

Contre-indications

  • Insuffisance cardiaque progressive, NYHA III-IV.
  • Cependant, cette maladie ne survient pas à un âge plus jeune.
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